Le diable au corps

Je viens de finir la fameuse de Raymond Radiguet, « le diable au corps », et je remercie de tout mon cœur la personne qui me l’a conseillée.

Cette oeuvre parut en 1923 pour la première fois. C’est l’histoire de François, le narrateur, qui à quinze ans rencontre Marthe de deux ans son aînée, alors fiancée à Jacques, soldat combattant sur le front, pendant « La der des der », guerre mondiale de 1914-1918.

François et Marthe tombent amoureux l’un de l’autre et deviennent amants, Marthe s’étant mariée lors de la première permission de Jacques. François et Marthe se retrouvent alors régulièrement dans l’appartement conjugal de Marthe, appartement meublé selon le goût de François. C’est l’histoire de leur amours, de leur passions, des imprudences qu’ils commettent, de l’enfant qui va naître de leur union…c’est l’histoire d’un jeune homme qui découvre l’amour, ses premiers émois, l’histoire de son bonheur égoïste, de sa jalousie maladive. C’est le récit d’un amour adultère et tragique, ardent et sincère, inspiré de la vraie vie de l’auteur lui-même. Raymond aurait eu une relation amoureuse avec une femme également mariée à un soldat lors de la première guerre mondiale, Alice.

C’est à roman à découvrir et à redécouvrir.

En voici un extrait :
Je souhaitais d’être vite assez fort pour me passer d’amour et, ainsi, n’avoir à sacrifier aucun de mes désirs. J’ignorais que servitude pour servitude, il vaut encore mieux être asservi par son cœur que l’esclave de ses sens.

Comme l’abeille butine et enrichit la ruche --- de tous ses désirs qui le prennent dans la rue---, un amoureux enrichit son amour. Il en fait bénéficier sa maîtresse. Je n’avais pas encore découvert cette discipline qui donne aux natures infidèles la fidélité. Qu’un homme convoite une fille et reporte cette chaleur sur la femme qu’il aime, son désir plus vif parce que insatisfait laissera croire à cette femme qu’elle n’a jamais été mieux aimée. On la trompe, mais la morale, selon les gens, est sauve. A de tels calculs commence le libertinage. Qu’on ne condamne donc pas trop vite certains hommes capables de tromper leur maîtresse au plus fort de leur amour ; qu’on ne les accuse pas d’être frivoles. Ils refusent à ce subterfuge et ne songent même pas à confondre leur bonheur et leurs plaisirs.